Microsoft a annoncé hier qu’il commercialiserait Windows 7 sans Internet Explorer dans l’Union européenne. Cette décision vise à minimiser la mise en cause du groupe et de ses positions dominantes par la Commission européenne. « Etant donné la procédure judiciaire en cours, nous avons décidé qu’au lieu d’inclure Internet Explorer à Windows 7 en Europe, nous l’offrirons séparément et sur une base d’utilisation facile à la fois aux fabricants et aux usagers d’ordinateurs » a déclaré Dave Heiner, le directeur juridique adjoint de la firme.

En début d’année, la Commission européenne avait en effet ouvert une enquête sur Microsoft, considérant l’installation systématique d’Internet Explorer sur les ordinateurs fonctionnant sous Windows comme une forme de concurrence déloyale: « La Commission considère que la vente liée de l’Internet Explorer avec Windows, qui a pour effet d’équiper de l’Internet Explorer 90 % des PC dans le monde, porte préjudice à une concurrence par les mérites entre navigateurs web concurrents dès lors qu’elle confère à l’Internet Explorer un avantage artificiel en matière de distribution, avantage que les autres navigateurs web sont incapables d’offrir. »

La Commission n’a pas encore rendu son avis et a préféré demander leur avis aux plus concernés par ce problème: les fournisseurs de navigateurs concurrents et les assembleurs de PC.

  • La solution avancée par les concurrents d’Internet Explorer est de forcer les vendeurs de PC à installer les 5 navigateurs les plus populaires (IE, Mozilla, Safari, Opera, Google Chrome) afin que les utilisateurs aient le choix.
  • Cependant, CompTIA, une association représentant environ 90 petits assembleurs européens, s’insurge devant ces propositions, car elles seraient sources de problèmes administratifs, techniques supplémentaires et donc de coûts plus élevés, leur modèle commercial étant aujourd’hui basé sur une installation commune d’IE et de Windows. Par ailleurs CompTIA pense que la majorité des utilisateurs trouveront l’écran de sélection du navigateur « compliqué, superflu et source de confusion ».
  • Une autre voie serait de laisser les éditeurs de navigateurs négocier librement avec les vendeurs de PC afin d’obtenir l’installation de leur produit, au risque de favoriser les plus riches éditeurs. Pour l’instant, aucune solution ne semble donc satisfaire tout le monde.

La décision surprise de Microsoft n’aura donc peut être pas l’effet escompté. Car comme l’a rappelé la Commission dans un communiqué suivant cette annonce, sa préconisation allait à l’intégration de plusieurs navigateurs dans l’OS de Microsoft afin que les consommateurs aient le choix.

Et la décision de Microsoft de vendre Windows 7 sans Internet Explorer, pourrait bien être interprétée comme une nouvelle attitude hégémonique.

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